04 → 05 avr.
Fitz

Présentation

Des ténèbres vers la lumière

Rencontre étonnante entre des musiciens turcs (kemençe et oud) et l’Ensemble Variances, ce concert proposera un parcours où les musiques instrumentales et vocales issues du soufisme traditionnel turc datant du XIVe siècle alterneront avec les partitions du XXIe siècle de Thierry Pécou et Michael Ellison. Toutes les œuvres de ce programme, traditionnelles et contemporaines, joueront avec l’idée de la lumière naissante.
 

Programme
Taksim
Kanoun et kemençe / improvisation d’ouverture

Michael Ellison
‚From Light into Shadows’ (‚ De la Lumière vers les ténèbres’) pour kemençe, kanoun, violoncelle et clarinette 

Dilhayat Kalfa (1710-1780)
Evcara Saz Semaisi 

Nuri Halil Poyraz  (1885-1956)
Hicazkar Saz Eseri 5'  (en makam Hicazkar) 

Michael Ellison
Elif (2003) pour voix, ensemble, kemençe et kanoun 10'

Thierry Pécou
Les Rameurs obscurs de la barque de Rê pour quatuor à cordes, séquences préenregistrées et musiciens traditionnels 25'

Chants soufi, Ilahiler (1600-1850), pour ensemble

Hüseyni Ilahiler (hymnes en makam ‚Hüseyni’)

„Yanmaktan Usanmazsam Mevlam“ („Je ne me lasse pas de ce feu intérieur, Seigneur“)

„Seni Ben Severim Candan İçeri“ („Du fond de mon âme je t’aime“)

Notes d’intention des compositeurs

Michael Ellison
'From Light into Shadows’ (‚De la Lumière vers les ténèbres’)
pour kemençe, kanoun, violoncelle, clarinette

Gurbat fait référence à un lieu d’exil et aux idées de l’Iranien kurde du 12è siècle Shahabal-Din Surhawardi, dont la philosophie fut influencée à la fois par les précurseurs du soufisme et par les pensées antiques de Zoroastre de Perse et d’Égypte. Dans cette logique, Suhrawardi part d’une métaphore entrant étonnamment en résonance avec celle de certains philosophes du Romantisme allemand pour lesquels un « Yemen » ou « Lumière d’Orient » se présente tel un phare contrastant avec l’obscurité occidentale.

« Le genre humain vit dans le Gurbatalgharbiyya, « l’exil occidental », comme tombé dans un puits. Il désire son retour, son Yemen, son Arabie de félicité, et il tente de trouver ce lieu resplendissant pour son séjour sur la terre » (Annemarie Schimmel).

Jouant sur cette idée, les sons profonds du violoncelle et de la clarinette basse recouvrent le oud et le kemençe turcs, dont les sons bouleversants proviennent de la rythmique, de ce lieu sombre des origines, d’un va-et-vient entre ce fond musical et les tentatives d’accès à l’illumination musicale.

• Composition pour l’Ensemble Variances, Neva Özgen et Serkin Halili.

Elif
Elif est la première lettre de l’alphabet arabe. C’est la racine du mot « alphabet ». Il s’agit du premier balbutiement de la langue. C’est la première lueur de son vocal, d’énonciation musicale. Nous parlons des commencements, de mutation et d’immuabilité.
Dans Elif, l’auditeur est l’archéologue, découvrant la voix du Hafiz (chanteur), un véritable artefact (livre ancien) sous la poussière, dans sa plénitude, avec seulement quelques particules tourbillonnant, comme balayées, rassemblées, et enfin désintégrées.
Au lieu d’exposer une tradition, nous dévoilons une tradition et sa désuétude, l’éternité du temps décapant, détruisant et désintégrant la présence ténue de la culture humaine.

Musicalement, une très longue progression de six maqams turcs caractérise la structure harmonique d’Elif sous sa poussière tourbillonnante – d’abord sous diverses formes ramassées de Hijaz et de maqams saba – souvent assourdies par les sons d’autres instruments – et enfin la clarté brûlante et la large résonance de Segah.

• Commande de MIAM pour Istanbul International Spectral Conference. • Création par Kani Karaca et son ensemble.


Thierry Pécou
Les Rameurs obscurs de la barque de Rê

Pour quiconque ne s’y est jamais aventuré, l’Égypte multimillénaire se présente comme un monument immense et fascinant par la complexité et la richesse de son histoire, depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui.

Sur une proposition de David Harrington qui souhaitait que je compose pour Kronos Quartet une oeuvre sur l’Égypte où différentes couches du temps s’entrelacent, j’ai tenté de faire de cette partition pour quatuor à cordes et sons préenregistrés une plongée imaginaire à travers de multiples facettes de l’Égypte et du Caire.

Confondant le temps présent et l’Antiquité, je me suis inspiré d’un passage du Livre des Morts Égyptiens qui relate le voyage mystérieux et nocturne du dieu solaire Rê opérant sur sa barque le passage entre vie et mort, vers un nouveau cycle de vie.

L’eau, élément primordial au pays du Nil et de l’Inondation, est symbolisée par des motifs musicaux évoquant la fluidité, qui relient les différentes étapes jalonnant toute la partition. On entend les bruits luxuriants de la mégapole du Caire d’aujourd’hui, les rythmes et mélodies arabes d’une danse frénétique, un appel intemporel à la prière, le silence du désert, une mélopée antique ponctuée par des sistres émergeant des sables d’une fouille archéologique, puis une progression hypnotique menant vers l’éblouissement solaire final.

Dans la version présentée dans ce programme, les musiciens turcs Neva Özgen et Güç Gülle entrent en dialogue avec la partition écrite, en créant un contrepoint aux séquences préenregistrées.

• Commande pour le Kronos Quartet du French-American Fund for Contemporary Music / FACE (avec le soutien des Services culturels de l’Ambassade de France, de la SACEM, de Cultures France, et de la Florence Gould Foundation).


 

Ensemble Variances

Des ténèbres vers la lumière

04 → 05 avr.
Fitz
Fitz
À partir de 8 ans
Durée: 
1h
Tarif 6€
durée: 1h
Musique

Présentation

Des ténèbres vers la lumière

Rencontre étonnante entre des musiciens turcs (kemençe et oud) et l’Ensemble Variances, ce concert proposera un parcours où les musiques instrumentales et vocales issues du soufisme traditionnel turc datant du XIVe siècle alterneront avec les partitions du XXIe siècle de Thierry Pécou et Michael Ellison. Toutes les œuvres de ce programme, traditionnelles et contemporaines, joueront avec l’idée de la lumière naissante.
 

Programme
Taksim
Kanoun et kemençe / improvisation d’ouverture

Michael Ellison
‚From Light into Shadows’ (‚ De la Lumière vers les ténèbres’) pour kemençe, kanoun, violoncelle et clarinette 

Dilhayat Kalfa (1710-1780)
Evcara Saz Semaisi 

Nuri Halil Poyraz  (1885-1956)
Hicazkar Saz Eseri 5'  (en makam Hicazkar) 

Michael Ellison
Elif (2003) pour voix, ensemble, kemençe et kanoun 10'

Thierry Pécou
Les Rameurs obscurs de la barque de Rê pour quatuor à cordes, séquences préenregistrées et musiciens traditionnels 25'

Chants soufi, Ilahiler (1600-1850), pour ensemble

Hüseyni Ilahiler (hymnes en makam ‚Hüseyni’)

„Yanmaktan Usanmazsam Mevlam“ („Je ne me lasse pas de ce feu intérieur, Seigneur“)

„Seni Ben Severim Candan İçeri“ („Du fond de mon âme je t’aime“)

Notes d’intention des compositeurs

Michael Ellison
'From Light into Shadows’ (‚De la Lumière vers les ténèbres’)
pour kemençe, kanoun, violoncelle, clarinette

Gurbat fait référence à un lieu d’exil et aux idées de l’Iranien kurde du 12è siècle Shahabal-Din Surhawardi, dont la philosophie fut influencée à la fois par les précurseurs du soufisme et par les pensées antiques de Zoroastre de Perse et d’Égypte. Dans cette logique, Suhrawardi part d’une métaphore entrant étonnamment en résonance avec celle de certains philosophes du Romantisme allemand pour lesquels un « Yemen » ou « Lumière d’Orient » se présente tel un phare contrastant avec l’obscurité occidentale.

« Le genre humain vit dans le Gurbatalgharbiyya, « l’exil occidental », comme tombé dans un puits. Il désire son retour, son Yemen, son Arabie de félicité, et il tente de trouver ce lieu resplendissant pour son séjour sur la terre » (Annemarie Schimmel).

Jouant sur cette idée, les sons profonds du violoncelle et de la clarinette basse recouvrent le oud et le kemençe turcs, dont les sons bouleversants proviennent de la rythmique, de ce lieu sombre des origines, d’un va-et-vient entre ce fond musical et les tentatives d’accès à l’illumination musicale.

• Composition pour l’Ensemble Variances, Neva Özgen et Serkin Halili.

Elif
Elif est la première lettre de l’alphabet arabe. C’est la racine du mot « alphabet ». Il s’agit du premier balbutiement de la langue. C’est la première lueur de son vocal, d’énonciation musicale. Nous parlons des commencements, de mutation et d’immuabilité.
Dans Elif, l’auditeur est l’archéologue, découvrant la voix du Hafiz (chanteur), un véritable artefact (livre ancien) sous la poussière, dans sa plénitude, avec seulement quelques particules tourbillonnant, comme balayées, rassemblées, et enfin désintégrées.
Au lieu d’exposer une tradition, nous dévoilons une tradition et sa désuétude, l’éternité du temps décapant, détruisant et désintégrant la présence ténue de la culture humaine.

Musicalement, une très longue progression de six maqams turcs caractérise la structure harmonique d’Elif sous sa poussière tourbillonnante – d’abord sous diverses formes ramassées de Hijaz et de maqams saba – souvent assourdies par les sons d’autres instruments – et enfin la clarté brûlante et la large résonance de Segah.

• Commande de MIAM pour Istanbul International Spectral Conference. • Création par Kani Karaca et son ensemble.


Thierry Pécou
Les Rameurs obscurs de la barque de Rê

Pour quiconque ne s’y est jamais aventuré, l’Égypte multimillénaire se présente comme un monument immense et fascinant par la complexité et la richesse de son histoire, depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui.

Sur une proposition de David Harrington qui souhaitait que je compose pour Kronos Quartet une oeuvre sur l’Égypte où différentes couches du temps s’entrelacent, j’ai tenté de faire de cette partition pour quatuor à cordes et sons préenregistrés une plongée imaginaire à travers de multiples facettes de l’Égypte et du Caire.

Confondant le temps présent et l’Antiquité, je me suis inspiré d’un passage du Livre des Morts Égyptiens qui relate le voyage mystérieux et nocturne du dieu solaire Rê opérant sur sa barque le passage entre vie et mort, vers un nouveau cycle de vie.

L’eau, élément primordial au pays du Nil et de l’Inondation, est symbolisée par des motifs musicaux évoquant la fluidité, qui relient les différentes étapes jalonnant toute la partition. On entend les bruits luxuriants de la mégapole du Caire d’aujourd’hui, les rythmes et mélodies arabes d’une danse frénétique, un appel intemporel à la prière, le silence du désert, une mélopée antique ponctuée par des sistres émergeant des sables d’une fouille archéologique, puis une progression hypnotique menant vers l’éblouissement solaire final.

Dans la version présentée dans ce programme, les musiciens turcs Neva Özgen et Güç Gülle entrent en dialogue avec la partition écrite, en créant un contrepoint aux séquences préenregistrées.

• Commande pour le Kronos Quartet du French-American Fund for Contemporary Music / FACE (avec le soutien des Services culturels de l’Ambassade de France, de la SACEM, de Cultures France, et de la Florence Gould Foundation).


 

Dates
mar 04 avr - 19h00
mer 05 avr - 21h00

Distribution

musiciens traditionnels
kemençe Neva Özgen
kanoun et chant Serkan Halili

ensemble Variances
violon Liana Gourdjia
violon Masha Lankovsky
alto Cécilia Bercovich
clarinette Carjez Gerretsen
violoncelle David Louwerse

compositeur Michael Ellison, Thierry Pécou

direction artistique Thierry Pécou
direction musicale Michael Ellison

Production


production Ensemble Variances en coproduction avec les Detours de Babel
 
L’Ensemble Variances est soutenu par

le Ministère de la Culture et de la Communication – Drac Normandie, la Région
Normandie, la Sacem, la Spedidam, la Ville de Rouen, l’Odia Normandie, l’ONDA.
Il est membre de la Fevis, de Futurs Composés, du Bureau Export et du Profedim.

Pratique

durée  1 h

A partir de 8 ans